samedi 4 février 2012

Petits cadeaux entre amies!

   J'aime faire des cadeaux. J'aime chercher ce qui ferait plaisir, ce qui permet d'avoir un peu de douceur, j'aime faire des surprises, je note dans ma tête une phrase dite négligemment, une envie exprimée, ou je remue mes méninges pour associer des passions et aux anniversaires et à Noël, hop j'achète consciencieusement ce que j'espère qui fera plaisir. 

   J'adore tout particulièrement gâter mes amies. Parce qu'elles sont toujours là pour moi, parce que j'espère les surprendre, parce qu'elles le valent bien. Et bien sûr, je suis toujours émerveillée de ce qu'elles m'offrent, parce que c'est toujours choisi avec beaucoup de soin, que ça tombe souvent bien et parfois c'est vraiment à hurler de joie.

   Dernièrement, c'est Wildmary qui m'a fait une jolie surprise made by herself. Une très jolie pochette en cuir avec une doublure fleurie du plus bel effet, avec un étui pour miroir.



   Je l'ai déjà dit mais je le répète, le jour où elle ouvre une boutique virtuelle, je me ruine chez elle!

  



vendredi 6 janvier 2012

C'est l'histoire d'un Vieux Chat

   Je me souviens plus trop de ma vie de quand j'étais un chaton, puis un jeune chat. Je me souviens que j'étais chez une dame âgée, elle coulait sa vie tranquille et je faisais de même à ses côtés, j'avais une quinzaine d'années, largement l'âge de la retraite féline! J'étais gâté, je mangeais de la pâtée et du jambon, j'avais des câlins et des genoux pour y ronronner.

   Et puis un jour, patatras, ses gosses sont venus la chercher, elle disait que non, une maison de retraite elle en voulait pas, mais elle n'a pas pu résister, et moi non plus et je me suis retrouvé à la rue. C'est nul la rue, t'as faim, t'as froid, c'est bruyant, tu manques de te faire écraser, harceler par d'autres chats, chiens, pies, mouettes, sans compter que t'as personne pour te tenir compagnie. Fallait que je retrouve un foyer.

  J'ai atterri devant une porte blanche, c'est joli le blanc, je me suis arrêté, je me suis assis devant et j'ai attendu. Et miracle, la porte s'est ouverte. Y avait un couple qui m'ont donné à manger, caressé un peu et laissé dormir au chaud. Mais le soir même, il m'a demandé de sortir, alors je suis sorti. Comme j'ai senti qu'elle aurait bien voulu que je reste, je suis revenu le lendemain. La porte s'est ouverte bien vite et j'ai eu des câlins et à manger, mais j'ai dû passer la journée dehors. Quand je suis revenu le soir, la porte s'est ouverte et surprise, une litière et un panier m'attendaient et ce sont des amis qui m'ont accueilli. 


   Il a fallu que je m'adapte à mes nouvelles conditions de vie. D'abord mes nouveaux amis étaient plus jeunes que ma dame, mon nouveau copain était plus strict et avait des principes bien humains : je pouvais pas monter sur la table, ni rester sur les genoux pendant qu'ils mangeaient, ni dormir avec eux la nuit. Ca c'était le plus dur, moi qui ai dû dormir seul dehors longtemps, j'ai eu du mal à m'y faire, et ni mes hurlements ni mes grattages de porte frénétiques ne l'ont fait céder. Une fois, il m'a même fait dormir dehors en plein hiver! Bon d'accord, j'avais mon panier, ma couverture et une espèce de truc qui tient chaud et qui glougloutte, mais quand même. Par contre, j'ai vite remarqué que elle, toute seule, me laissait volontiers dormir avec elle, et dès qu'il partait, s'il laissait la porte entrouverte, je me faufilais au lit pour y ronronner d'aise sur les couvertures. 

   Faut pas croire qu'elle me passait tous mes caprices cependant! Sa lubie à elle, c'était mon poids. D'abord, elle m'a pris pour une femelle, et pleine en plus! Une visite chez le véto lui a assuré que non, ce qui gonflait mon ventre c'était pas des petits mais de la bonne vieille graisse. Du coup ma nouvelle amie s'est mise à me rationner et à me donner des croquettes soi-disant bonnes pour ma santé! Tu parles, j'avais tout le temps faim! Et en plus elle me narguait, elle me donnait la moitié de la ration le matin, elle posait le reste sur le meuble en hauteur et pof, elle partait! Un jour, j'avais faim, si faim que j'ai essayé de grimper sur ce fichu meuble en passant par le radiateur d'en face, mais j'ai loupé mon coup et je me suis retrouvé coincé entre le meuble et le radiateur, impossible de me sortir de là ou de bouger d'un poil! Humiliation suprême, quand mon amie est rentrée, elle s'est inquiétée de ne pas me trouver et je me suis résolu à l'appeler. Et elle, elle a rigolé et m'a pris en photo avant de me libérer!!! J'étais mortifié.




   De toute façon, ces deux-là se moquaient régulièrement de moi. Entre elle qui me coiffait, m'ébouriffait les poils, me plaquait les oreilles en arrière en scandant "E.T, E.T, E.T ", se servait de moi comme oreiller, et lui qui s'amusait à me faire tourner rapidement sur moi-même pour que je titube comme un ivrogne ou qui me faisait peur en faisant des bruits divers l'air de rien, la vie n'était pas triste! Comme autre distraction, ils avaient aussi beaucoup de visite, et tout le monde m'admirait et me prodiguait beaucoup de caresses. Certaines ont même dormi sur mon canapé! Bien sûr j'ai partagé avec elles, je suis un gentil chat bien élevé. 




   Ca a d'ailleurs créé un choc chez mon amie quand elle s'est aperçu que j'étais un mâle, un vrai, enfin presque. Elle a passé une semaine à se lamenter, comme si ça changeait quelque chose! Puis elle s'est fait une raison et les séances de câlins sont repartis comme avant, avec les séances de blablatages, parce qu'elle parlait beaucoup. J'ai aussi pris l'habitude d'aller me nicher contre elle quand ça n'allait pas, j'ai remarqué que ça la calmait. Une fois, elle a été malade longtemps, elle marchait difficilement, elle me portait plus, c'est lui qui s'occupait de tout, mais ça s'est arrangé. Et ils ont repris leur vie trépidante, ils étaient absents assez souvent.


   J'ai compris pourquoi quand un jour elle m'a embarqué vers un endroit que je connaissais pas du tout, avec des odeurs inconnues, des bruits différents, c'était plus mon territoire! J'ai mis un moment à m'habituer, tout avait changé, y avait de la terre et de l'herbe dehors et de gros trucs qui marchaient avec un staccato sonnant. Mais bon, j'avais plus de place, un jardin et les siestes au soleil sont bien agréables. Ca a bien des avantages! 





   Et puis un jour, il a ramené une chatonne. Très jeune, toujours en mouvement, un tourbillon incessant. Elle adorait mon copain, moins mon amie, qui lui faisait la guerre des bonnes manières : pas monter sur la table, pas voler la nourriture, pas lui feuler dessus, pas ME grogner dessus. Et comme mon amie attendait un petit, sa patience était inversement proportionnel à son tour de taille. La chatonne finit par déménager, mon amie fut attristée un moment, mais c'était mieux pour nous tous.

   Mon amie enflait doucement, et je m'habituais à avoir un peu moins de place pour dormir sur ses genoux, en contrepartie j'avais un gros oreiller pour y poser ma tête. Sauf qu'un jour l'oreiller s'est mis à bouger et à me donner de légers coups. J'y donnais aussi des coups de pattes, et c'est devenu un jeu qui faisait beaucoup rire mon amie.


  Et puis un jour elle a arrêté de rire, elle s'est mise à pleurer tout le temps, rien ne pouvait la consoler, et moi je ne pouvais que ronronner dans ses bras, elle trempait ma fourrure de ses larmes. Ils sont partis à trois quelques jours, ils sont revenus à deux.

   Et puis ils ont fait une chose inqualifiable, de la pure traîtrise : ils ont ramené un chien! Pire : un CHIOT! Je me suis hérissé d'indignation, mais elle a rejeté la faute sur lui. Mouais. Il l'a appelé Tâche. Ils ont regretté le nom et moi aussi.






   Ce chiot faisait tout ce qu'il pouvait pour mériter son nom. Il courrait tout le temps, dans le jardin, dans le salon, sous la table, sur leurs pieds (bien fait!) , et même sur moi si je me poussais pas! Il volait leurs chaussures, ça la rendait hystérique (mouah ah ah! ). Il volait ses outils, ça le rendait fou (et toc! ). Mais le pire, c'est que ce chiot ne comprenait pas grand chose, il a fallu que je l'éduque. Je lui ai appris à obéir au "viens ici " il les regardait avec des yeux ronds et le regard vide quand ils prononçaient ces mots, il a fallu que je lui montre avant qu'il associe le geste à la parole. Il ne savait pas demander à sortir en touchant la porte, il ne savait que chouiner. Il ne savait même pas s'étirer avec grâce sur trois pattes! Un boulet ce chiot! Et toujours à me sentir le derrière, à se coller à moi, à essayer de me donner des coups de son gros museau, arrrggggh!!! 



   Deux trois coups de griffes ne l'ont même pas calmé, et en plus il hurlait comme si je lui avait arraché les yeux! Pfff. Heureusement en grandissant il s'est mis du plomb dans la tête, et du coup j'ai consenti à me montrer plus amical envers lui, donc je ne m'éloignais plus quand il se couchait près de moi, sur le carrelage, sur la terrasse ou sur le tapis.  



   De toute façon je vieillissais et je passais mon temps à dormir et à recevoir des câlins de mes amis. J'avais désormais l'autorisation de dormir avec eux la nuit et j'en profitais allègrement. Mais malgré mes longues siestes j'étais de plus en plus fatigué, je perdais parfois l'équilibre, je mangeais moins, j'avais froid et mes amis se faisaient du souci à mon sujet, je le sentais bien. Et toujours ce rhume qui traînait.


   Un jour, inquiète de la durée de ce rhume malgré des piqûres d'antibiotiques, elle m'emmena chez un nouveau vétérinaire, pour faire le point. Comprenez des examens des yeux, des oreilles, palpation de mon ventre, et prise de sang. LE truc que j'adore, si mon amie n'est pas là pour me rassurer, je mords, je griffe, je crache. Vieux mais faut pas pousser. Je suis rentré toujours fatigué mais elle était contente, elle arrêtait pas de me répéter que la véto allait m'aider à aller mieux. Mouais, en attendant je squatte les genoux, ça c'est de la valeur sûre. 

    J'ai pas kiffé les résultats, je me suis retrouvé 2 jours à la clinique avec une perf dans la patte, dans une petite cage. J'étais pas content, d'ailleurs quand elle est venue me voir, je lui ai proprement fait la gueule, du coup elle a pleuré en implorant mon pardon. Pardon accordé dès que je suis rentré à la maison, on voit qui est le chef.


   Si en sortant j'allais mieux, ça n'a pas duré longtemps, le lendemain je n'avais de nouveau plus d'appétit, je recommençais à tituber, marcher m'était difficile, et j'avais tout le temps froid. Heureusement, ils me gardaient sur eux  autant que possible et me tenaient chaud. 


   
   Elle m'a même installé une de ses couettes au salon pour me faire un cocon moelleux et que je reste près d'eux, après que j'ai pas pu me retenir et que j'ai pissé sur son lit, à ma grande honte. Je l'ai bien appelé mais elle m'a pas entendue, et je me sentais pas de sortir des couvertures, sauter du lit, faire tout le couloir pour arriver à ma litière. Je m'affaiblissais vraiment, et elle m'a à nouveau emmené chez un véto. Celui-là je l'avais jamais vu mais il était très gentil, très doux, du coup je l'ai laissé me faire ses misères (prise de sang et tout le tintouin). Il a aussi beaucoup parlé à mon amie. On est rentrés très fatigués tous les deux.


   Elle a passé la nuit près de moi, sur sa couette, par terre, elle me tenait chaud, dès que je bougeais, elle me portait à la gamelle d'eau, vers le fromage fondu, puis dans ma litière. Et elle me reprenait dans ses bras pour tenter de dormir un peu. On a passé la journée ainsi, entre sieste peu reposante, et beaucoup de câlins, mais je n'en pouvais plus, je sentais que ça n'irait pas mieux. 


   C'est pourquoi j'ai attendu qu'elle sorte de sa douche pour aller difficilement vers cette saleté de boîte de transport. Je tremblais, je chancelais, mais j'ai tenu bon, j'y suis arrivé tout seul. Et on est partis encore une fois vers le véto. En cours de route, je me suis encore oublié, elle a arrêté la voiture, a retiré ma couverture souillée, m'a enveloppé dans son gilet tout chaud. Et on est reparti. 


   C'est le gentil véto de la veille qui nous a reçus. Il m'a examiné tout doucement, il avait les mains bien chaudes. Il m'a fait un piqûre et elle m'a pris dans ses bras, en me serrant fort, en me murmurant des tas de gentillesse. Je me suis endormi comme ça, des mots d'amour au creux de l'oreille.



Adieu mon vieux chat, mon compagnon de chagrin, mon dresseur de Tâche, ma machine à ronrons, mon fournisseur de câlins...